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Dans les immenses prairies à l’ouest du lac paissaient des bisons et d’autres troupeaux de ruminants. Y venaient en outre des bandes de chiens sauvages, mais cette contrée, totalement dénuée d’arbres, ne nous offrait aucune sécurité. Des jours durant, nous suivîmes le cours d’eau vers le Nord. Ensuite, sans rime ni raison, nous filâmes vers l’Est, puis vers le Sud-Est, à travers une vaste forêt. Je ne vous importunerai pas en vous décrivant notre voyage. Je désire seulement vous montrer par quelle suite de circonstances nous arrivâmes au pays des hommes du Feu.

Nous rencontrâmes un fleuve, sans nous douter que c’était celui au bord duquel s’était écoulée notre enfance. Nous vivions égarés depuis si longtemps que nous avions fini par accepter comme normal notre état de nomades. En regardant en arrière, je constate une fois de plus que le moindre événement peut transformer du tout au tout notre destin. Rien n’indiquait que c’était là notre fleuve… et si nous ne l’avions franchi, sans doute ne serions-nous jamais retournés vers la horde. Et moi, l’homme moderne, appelé