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dans un arbre rabougri pas plus haut qu’un buisson, refuge bien précaire, car nous étions une proie facile pour un carnassier en quête de nourriture.

Tenus en respect par les hommes des bois, dès le matin nous nous sauvâmes dans les montagnes. Nous n’avions aucun plan bien défini ni la moindre idée en tête : nous fuyions simplement le danger auquel nous venions d’échapper.

Je ne conserve que de nébuleux souvenirs de notre séjour sur les montagnes. Nous passâmes plusieurs jours dans cette région désolée où nous endurâmes les tourments de la faim et du froid et surtout de la peur, car ici tout se révélait pour nous étrange et nouveau.

C’était une contrée rocheuse, entrecoupée de torrents écumants et de cataractes bruyantes. Nous escaladions et descendions les pentes vertigineuses d’innombrables gorges et, de quelque point que nous scrutions l’horizon, les montagnes étendaient de toutes parts leurs chaînes hérissées de pics. Nous dormions dans des grottes et des crevasses