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lui labourâmes les côtes avec la pointe d’un bâton, tout en riant aux larmes. Son inutile courroux était des plus grotesques. Il nous parut vraiment comique dans son effort pour ranimer les cendres froides de sa jeunesse disparue, pour ressusciter sa vigueur usée par les ans, faisant de piètres grimaces au lieu du rictus féroce par lequel il croyait nous effrayer, grinçant l’un contre l’autre ses derniers chicots, et frappant de ses poings décharnés sa maigre poitrine.

De plus il toussait, soupirait, bredouillait et bafouillait sans arrêt. Chaque fois qu’il tentait de grimper à l’arbre, nous le rejetions à terre, si bien qu’en fin de compte, cédant à sa faiblesse, il s’assit sur le sol et fondit en larmes. Oreille-Pendante et moi nous prîmes place à côté de lui, nous tenant enlacés par les bras et riant de son impuissance.

Des pleurs il passa aux gémissements, des gémissements aux lamentations, puis il lança un cri perçant qui nous alarma. Plus nous nous efforcions de le réduire au silence, plus il vociférait. De quelque distance dans la forêt, parvint à nos oreilles un double appel : «