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troncs l’un à côté de l’autre, cependant qu’Œil-Rouge continuait à nous bombarder, faisant pleuvoir les cailloux autour de nous, et proférant des menaces de mort.

De sa voix sauvage, il nous accablait d’insultes, les yeux désorbités.

Au point précis où le cours d’eau sortant du marécage pénétrait dans le fleuve, celui-ci formait un coude et le courant principal déviait vers la rive opposée. Aussitôt nous fûmes emportés en amont et vers la rive droite du fleuve. Bientôt nous fûmes hors d’atteinte d’Œil-Rouge, que nous distinguâmes au loin, dressé sur un promontoire, en train de danser en poussant des cris de victoire.

Oreille-Pendante et moi n’avions qu’une préoccupation : empêcher les troncs d’arbres de s’écarter l’un de l’autre. Résignés à notre sort, nous suivîmes le fil de l’eau, jusqu’au moment où nous nous aperçûmes que nous n’étions qu’à une centaine de mètres du rivage. Alors nous commençâmes à pagayer vers la terre. Ici le courant se trouvait rejeté vers la rive sud, mais en y mettant toutes nos