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soupèse et analyse les émotions et les mobiles de Grande-Dent, mon autre moi-même. Celui-ci, la simplicité même, ne s’embarrassait point de telles complications. Il vivait les événements sans les discuter, sans même en chercher le pourquoi.

À mesure que mon moi moderne prend de l’âge, je pénètre plus avant la substance de mes rêves. Un homme peut, en plein rêve, se rendre compte qu’il voyage au pays des songes. Si le rêve est mauvais, il se consolera à la pensée qu’il vient de faire un cauchemar. Cette expérience est commune à tous. Souvent mon moi moderne se glisse ainsi dans mes rêves, et par suite de mon étrange dualité, je deviens à la fois acteur et spectateur. Mon moi moderne fut parfois troublé et affligé par la sottise, l’illogisme et la stupidité insondable de mon être primitif.

Avant de terminer cette digression, je voudrais vous poser cette question : ne vous est-il jamais arrivé de rêver que vous rêviez ? Les chiens, les chevaux et tous les animaux rêvent. À l’époque de Grande-Dent, les demi-