femmes de la horde, véritables viragos. Elle ne poussait jamais de cris rauques ou aigus, et, d’instinct, fuyait un obstacle plutôt que d’essayer de le vaincre.
La douceur à laquelle je fais allusion semblait émaner de tout son être, de son corps souple et de son gracieux visage. Ses yeux, plus grands que ceux de la plupart des autres femmes, n’étaient pas aussi enfoncés et s’ornaient de cils plus longs et plus réguliers. Son nez, moins gros et moins épaté, offrait une arête bien dessinée et les narines s’ouvraient vers le bas. Ses incisives n’étaient point grandes, sa lèvre supérieure n’était pas longue et tombante, et sa mâchoire inférieure ne faisait point saillie. Sauf sur les bras, les jambes et les épaules, elle n’était pas très velue ; si ses hanches étaient minces, en revanche, ses mollets n’étaient point tortus et noueux.
Jetant un regard en arrière, à travers mes rêves du XXe siècle, je me suis souvent demandé si cette jeune fille n’était pas apparentée au peuple du Feu. Son père et sa mère provenaient sans doute de cette souche plus