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À cette époque nous liâmes connaissance avec la Rapide. Je la vis pour la première fois alors qu’elle cueillait des glands sur les branches d’un énorme chêne voisin de notre arbre. Elle me parut d’une timidité extrême ; dès qu’elle m’aperçut, elle dégringola de son arbre et s’enfuit à toutes jambes. Les jours suivants, nous l’entrevîmes à divers intervalles, et, bientôt, dans nos trajets entre notre nid et la rivière, nous nous mîmes à la chercher.

Un jour, elle ne se sauva pas à notre approche. Au contraire, elle nous attendit, avec de petits cris de bienvenue. Cependant, il nous fut difficile de parvenir jusqu’à elle. Quand elle nous vit trop près de sa personne, elle fila d’un trait et, de loin, elle réitéra ses piaillements. Ce manège dura plusieurs jours. Il fallut longtemps pour l’apprivoiser, mais finalement nous y réussîmes et elle vint même se mêler à nos jeux.

Dès l’abord, elle me plut. Je la trouvai séduisante et d’un caractère très doux. Je n’avais jamais vu un regard aussi tendre que le sien. En cela, elle différait totalement des