Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

dirigea mieux et peu à peu s’approcha du rivage. Je n’y comprenais rien. Je m’assis pour l’attendre et observai ses mouvements jusqu’à ce qu’il eût regagné la berge.

Il venait d’acquérir une expérience à laquelle je n’avais point participé. Plus tard, au cours de l’après-midi, il s’élança sans hésiter sur son tronc d’arbre. Avant la fin de la journée, il me persuada de le suivre, et moi aussi j’appris à pagayer. Les jours suivants, il nous fut impossible de nous arracher à ce coin de la rive. Notre nouveau jeu nous absorbait à tel point que nous en oubliions le manger. La nuit, nous nichions dans un arbre voisin. L’existence d’Œil-Rouge s’était entièrement effacée de notre souvenir.

Nous essayions continuellement de chevaucher de nouveaux troncs, et bientôt l’occasion nous fut donnée de constater que plus l’arbre était petit, plus il avançait vite sur l’eau, mais que, d’autre part, il se renversait plus facilement et nous faisait faire des plongeons.

Un jour que nous ramions sur nos petits troncs d’arbre, nos deux esquifs s’accrochèrent