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arboréenne dut nous prendre pour le moins un mois de travail intermittent et lorsqu’elle fut terminée, nous ne nous en servîmes même plus.

Mais j’anticipe sur mon récit. Le lendemain de notre départ des cavernes, Oreille-Pendante et moi nous nous donnâmes la chasse à travers les arbres jusqu’au fleuve. Nous débouchâmes à un endroit où l’eau du marais aux myrtilles formait un vaste bourbier sur la rive du cours d’eau. Dans cette eau croupissante s’amassaient des troncs d’arbres, dont certains, par suite des heurts et des frottements aux moments des crues, et pour avoir séjourné d’interminables étés sur les bancs de sable, se trouvaient desséchés et entièrement dépouillés de leurs branches. Ils surnageaient et se ballottaient au gré des vents, ou se retournaient sous le poids de notre corps.

Çà et là, entre les souches, des bandes de vairons s’ébattaient dans les trous d’eau. Oreille-Pendante et moi nous devînmes aussitôt pêcheurs. Allongés sur le ventre et immobiles, nous guettions l’approche des