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Il recommença de fourgonner avec son bâton et m’asséna un coup terrible à l’épaule. Oreille-Pendante ne faisait que trembler de peur et de gémir, dès qu’il était frappé. Je cherchai un bâton pour repousser l’ennemi, mais ne trouvai qu’une branche d’un pouce d’épaisseur et d’un pied de long. Je le lançai sur Œil-Rouge sans lui faire aucun mal, mais il se remit à hurler, furieux de ce que j’eusse l’audace de riposter. De nouveau il frappa. Je ramassai un fragment de roche et de toutes mes forces, le lui jetai en pleine poitrine.

Cela m’enhardit ; j’étais maintenant aussi enragé que lui et j’avais perdu toute crainte. J’arrachai de la paroi un morceau de roche pesant deux ou trois livres et, de toute ma force, je l’envoyai sur la figure d’Œil-Rouge. Vacillant en arrière, il lâcha aussitôt son bâton et roula presque jusqu’au pied de la falaise.

Il était horrible à voir. La face ruisselante de sang, il faisait grincer ses crocs comme un sanglier, et poussait des grognements. S’étant essuyé les yeux, il m’aperçut et rugit encore