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Non seulement Œil-Rouge tuait ses femmes, mais il n’hésitait pas à commettre des meurtres pour se procurer de nouvelles épouses. Lorsqu’il désirait une femme, il jetait son dévolu sur celle d’un autre et se débarrassait bien vite de son rival. J’ai moi-même assisté à deux de ces assassinats. Tout le monde était au courant de ses agissements, mais personne n’y pouvait rien. En réalité, la horde ne possédait aucun système de gouvernement ; nous avions simplement certaines habitudes et nous assouvissions notre courroux sur ceux qui les violaient. Ainsi, l’individu qui souillait l’eau à l’endroit où nous buvions était attaqué par tous les témoins de son acte, et celui qui, délibérément, donnait une fausse alarme, était roué de coups d’une brutalité exemplaire. Cependant, Œil-Rouge foulait au pied toutes nos coutumes, mais il nous inspirait une telle frayeur que nous n’osions nous entendre collectivement pour lui infliger un châtiment.

Au cours du sixième hiver passé dans notre caverne, Oreille-Pendante et moi nous aperçûmes que nous grandissions. Au début,