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me redonna courage en m’assurant que nous n’avions aucun danger à craindre.

Néanmoins, ce fut, en tremblant que, malgré les exhortations paternelles, j’approchai de la cage du lion. Ah ! je le reconnus tout de suite ! La brute ! En ma vision intérieure défilèrent les images de mes rêves : le soleil de midi tombant d’aplomb sur les hautes herbes où le taureau sauvage paissait tranquillement ; tout à coup les herbes s’écartent au passage du fauve qui se précipite sur l’échine du taureau : j’entends le fracas de la lutte, les mugissements de la victime et le broiement continu des os ; ou encore au calme frais du bord de la rivière, le cheval sauvage dans l’eau jusqu’aux genoux s’abreuve paisiblement, lorsque surgit la brute, toujours cette brute fauve !… et alors les bonds, les hennissements du cheval et les clapotements de l’eau… puis le broiement des os.

Autre scène : au crépuscule, dans la silencieuse mélancolie du jour finissant, s’élève, telle la trompette du jugement dernier, l’épouvantable rugissement du lion suivi