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et, par une infinie variété de sons, me traita d’idiot et de maladroit. Vexé et désireux de prouver ma valeur, j’empoignai le troisième petit chien par la queue. Il me donna un coup de crocs, mais je l’appréhendai par la peau du cou. Oreille Pendante et moi nous nous assîmes et, soulevant les petites bêtes à bout de bras, nous les regardâmes en riant.

Les chiots grognaient, geignaient et glapissaient. Soudain, mon compagnon sursauta : il lui semblait avoir entendu un bruit. Pris de peur, nous nous regardâmes l’un l’autre, conscients du danger qui nous menaçait. Le fait de toucher à leurs petits transforme les animaux en de véritables démons. Or, ces chiots bruyants appartenaient à la race des chiens sauvages, que nous connaissions pour les avoir vus courir en bandes à la poursuite des troupeaux de bisons, dévorant les veaux, les bêtes âgées et malades. Plus d’une fois, nous avions dû fuir devant eux. Je me souviens d’avoir vu une femme de la horde pourchassée par eux et attrapée au moment où elle gagnait l’abri de la forêt. Si cette course éperdue ne l’avait épuisée, elle aurait pu se réfugier