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l’improviste, avait disparu dans la panse d’un de ces carnassiers. De telles épreuves, où l’animal se montrait impuissant et honteux, apprenaient aux fauves à respecter les limites de notre territoire. De surcroît, nous savourions follement ce jeu magnifique.

Oreille-Pendante et moi avions donc pourchassé Dent-de-Sabre sur une distance de trois kilomètres environ dans la forêt. De guerre lasse, le tigre, la queue entre les pattes, s’enfuit comme un chien battu. Nous nous efforçâmes de le poursuivre, mais quand nous atteignîmes la lisière de la forêt, il n’était plus qu’un trait dans le lointain.

Je ne sais si c’est la curiosité qui nous guida, toujours est-il qu’après nous être amusés un court instant, mon camarade et moi nous mîmes à courir en terrain découvert jusqu’au pied des collines. Nous n’allâmes pas loin, à une centaine de mètres des arbres. En contournant le coin d’un rocher (nous avancions avec prudence, car nous ignorions ce qui nous guettait derrière ces masses rocheuses), nous aperçûmes trois petits chiens qui folâtraient au soleil.