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et ne pouvait gagner beaucoup de terrain en une seule génération. Nous ne possédions ni armes, ni feu, et notre langage était des plus rudimentaires. L’invention de l’écriture était encore si loin dans l’avenir que je frémis en y songeant.

Je fus moi-même sur le point de faire une découverte. Pour vous montrer comment le progrès dépendait alors du plus simple des hasards, laissez-moi vous expliquer comment, sans la gloutonnerie d’Oreille-Pendante, j’aurais pu amener parmi nous la domestication du chien, exploit que les hommes du Feu n’avaient pas encore réalisé. Je vais donc vous raconter comment la faute d’Oreille-Pendante retarda de plusieurs générations notre développement social.

À l’ouest de nos cavernes se trouvait un grand marais, et au sud s’étendaient des collines basses et rocheuses. Nous ne nous aventurions guère du côté de ces collines pour deux raisons : d’abord, parce que nous n’y découvrions point le genre de nourriture qui nous convenait et ensuite parce qu’elles étaient hantées d’animaux carnassiers.