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JEAN LOMBARD[1]


Un puissant et probe écrivain, un esprit hanté par des rêves grandioses et des visions superbes, un de ceux, très rares, en qui se confiait notre espoir, Jean Lombard — un nom qui sonne la force mâle — Jean Lombard, l’auteur de l’Agonie et de Byzance, est mort. Il est mort dans une inexprimable misère, sans laisser, à la maison, de quoi acheter un cercueil, sans laisser de quoi acheter un morceau de pain à ceux qui lui survivent. Devant la détresse si navrante de ce pauvre foyer, où pleurent une femme, admirable créature de dévouement et de bonté, et trois petits enfants charmants, dont le regard doit être si douloureux à regarder, le cœur se serre et des larmes vous viennent aux yeux. C’est donc vrai, qu’en ce temps-ci, en ce temps de journaux pullulants, de revues, de publications de

  1. M. Octave Mirbeau a bien voulu nous autoriser à reproduire comme préface de la nouvelle édition de l’Agonie son remarquable article qu’il a consacré à Jean Lombard dans l’Écho de Paris.