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faveur de son fils Te-Maro et il n’exerçait plus que les fonctions de régent.

Lors de la visite de ces premiers navigateurs, Tahiti avait donc un gouvernement monarchique. On pouvait en faire remonter l’origine à cent cinquante ans auparavant ; mais non au delà, car les seuls arii-rahi dont la mémoire fut conservée étaient Toua et Tavi-eau-roo, trisaïeul d’Amo.

À une époque un peu antérieure à Wallis, trois frères composaient la famille régnante : Tenae, Hapaï et Toutaa. Amo avait succédé à Tenae et avait eu comme lui le pouvoir suprême. Sa résidence était au sud de la grande péninsule à Papara, tandis qu’Hapaï avait eu en partage la région de Pari au nord-ouest et Toutaa celle d’Attahourou au nord-est.

Quant à la petite péninsule, elle avait, elle aussi un arii-rahi qui était Waïtoua[1].

L’histoire de Tahiti, dès qu’elle nous est connue commence par une série de guerres provoquées par l’ambition des chefs de districts protégés des Européens et aspirant au pouvoir suprême, qu’Amo, vaincu à plusieurs reprises par Wallis, semblait incapable de conserver.

À peine Bougainville était-il parti qu’Amo envoya un vea[2] promener par toute l’île le pavillon royal. Mais

  1. Cook écrit : Waheddooa, Forster, Ahetua, Mœrenhout, Vaïatoua, de Rienzi et d’Urville Wahi-Adoua, d’autres auteurs Waheatua et Waïtoua.
  2. Vincendon Dumoulin dit : « Les fonctions du vea consistaient à promener par toute l’île l’emblème de l’autorité souveraine ou quelques feuilles de cocotier. En entrant dans un district, il