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au milieu de ses cris de rage et de douleur[1]. Le sacrifice accompli, l’homme ou l’enfant sacrifié, était exposé sur un arbre ; au bout de quelque temps ses os étaient enterrés dans le marae. Les augures étaient tirés des entrailles de la victime et de ses contractions.

Quant aux offrandes elles consistaient en fruits du pays, en menu ou gros bétail.

Voici enfin comment s’accomplissait la cérémonie du sacrifice d’après de Bovis[2]. La victime était placée devant l’autel sur un panier en feuilles de cocotier. La multitude entourait le marae ; les hommes au premier rang. Le roi arrivait et se plaçait près de l’autel. Le prêtre se tenait entre l’autel et l’arii-rahi ; derrière lui étaient les oreros et les autres prêtres. Enfin le gardien de l’idole l’apportait et la déposait au pied du prêtre qui officiait. Alors la cérémonie commençait, composée de prières et de chants interminables. Une particularité de la cérémonie consistait à arracher les yeux de la victime et à les présenter au roi qui feignait de les avaler.

  1. Lesson, Voyage autour du monde sur la corvette « la Coquille ». Vol. I, page 403.
  2. De Bovis, État de la société tahitienne avant l’arrivée des Européens.