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L’oisiveté était surtout le partage des femmes, et le soin de plaire aux hommes, dit Bougainville, était leur plus sérieuse occupation. Aussi les Tahitiennes, ces sirènes, comme on les a appelées, cherchaient-elles à développer par tous les moyens, les charmes dont elles étaient naturellement douées.

Le mariage existait à Tahiti ; il se faisait par le libre consentement, sans l’assistance d’aucun prêtre et se rompait de même. En règle générale, on ne pouvait avoir qu’une seule femme ; la polygamie était le privilège de certaines personnes, des prêtres par exemple. Mais chacun avait la liberté d’avoir des concubines.

Mariées ou non, les femmes étaient considérées comme impures et éloignées par suite de tous lieux sacrés. Elles n’étaient même point jugées dignes de manger avec les hommes, pas même avec leurs maris ou leurs enfants. Elles se mêlaient aux hommes dans certaines danses ou certaines fêtes[1].

Les fêtes étaient nombreuses à Tahiti. Elles consistaient en chants et en danses. Elles servaient à célébrer les louanges des dieux ou les exploits de quelque héros. Des divertissements marquaient aussi le retour d’un chef ou une victoire. Cette fête se nommait la taupili. La lutte y jouait quelquefois le rôle principal. Les pugilats y étaient sanglants. On y pratiquait aussi les courses à pied et les courses en pirogues.

La danse la plus célèbre était la upaupa. Les femmes

  1. La plupart des détails qui précèdent ont été empruntés à de Rinzi (L’Univers-Océanie, vol. II) qui lui-même les a empruntés au missionnaire Ellis (Polynesian Researches).