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le rivage. Sans la présence d’un certain nombre de navires et d’un cuirassé français, on ne se douterait pas qu’on est en présence de la capitale de l’île.

Comme Tahiti, Moorea lance vers le ciel ses pics hardis, semblables à des stalagmites géants.

L’île de Tahiti est complètement entourée par des murailles de coraux. Entre ces bans de coraux et la terre s’étend une mer calme et unie comme un miroir ; au delà, c’est la mer avec toute sa furie. Dans les murailles de coraux sont taillés des passes qui permettent aux navires de venir mouiller à Papeete.

La faune de Tahiti est très pauvre ; c’est le calme le plus profond sous la verdure. Par contre nul pays du monde ne possède une flore plus riche.

On y trouve surtout de nombreux arbres fruitiers, tels que : le bananier (meia), le cocotier (haari), l’oranger (anani) et surtout l’arbre à pain qui produit le maïare.

Enfin le climat de l’île est des plus agréables. Le thermomètre ne descend jamais au-dessous de 18° au-dessus de 0 et il monte rarement au-dessus de 34°. La saison humide ou hivernage va de décembre à avril ; les pluies sont pendant cette saison quelquefois très abondantes.

D’avril en décembre, s’étend la saison sèche. Mais dans une terre d’aussi peu d’étendue, les saisons varient si bien que la récolte du fruit de l’arbre à pain, rapporte Malte-Brun, commence dans le nord en novembre pour finir en janvier, tandis que dans la partie méridionale elle commence souvent en janvier et se continue parfois jusqu’en novembre.

On comprendra l’importance de ce fait quand on saura