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EPITRE DÉDICATOIRE.

plus ou moins sensible. C’est donc de la juste combinaison de cette action et de cette réaction réciproque, que doit résulter la plus grande somme de bien commun.

Sans doute il est des principes qu’on peut appeller fondamentaux , et qui doivent servir de base à l’Administration des Colonies. On sait, par exemple, que le but principal et essentiel des Etabiissemens de ce genre est d’assurer à la Métropole un débouché avantageux du superflu de ses Denrées et de ses Manufactures , par l’échange de ses Marchandises contre les productions Coloniales, destinées à sa propre consommation , ou à payer ce qu’elle acheté de l’Etranger. On sait aussi que pour une Puissance Maritime , les Colonies sont infiniment précieuses , parce que c’est dans la Marine Marchande que s’élèvent , que se forment des Matelots pour la Marine Militaire. Protéger nos Colonies et favoriser leur accroissement, c’est donc accroître tout à la fois et les richesses et les forces de l’État.

Mais pour bien gouverner une Colonie suffit-il d’avoir ces premières notions ? Ne faut-il pas encore une étude préalable et approfondie de la nature des lieux auxquels on veut les appliquer î Que d'Individus > que d’Idées à. diriger vers le même point ! Que d’Intérêts particuliers et opposés à combiner et à concilier ! Spuvent même quand on croit avoir tout prévu, tout calculé, un obstacle survient dans l’exécution, et le projet le plus sage en apparence est arrêté.

On peut soutenir sans crainte d’être contredit -qu’il est difficile de diriger des Etabiissemens éloignés > et l’on ne hasarde rien «en disant que nos Colonies eçt subi le sort cotamuft à tous les Etablissen>ens nouveaux y de n’arriver à leor vrai but qu’après une longue suite d’erreurs. Formées pat- lehasar4, méprisées dan& leur origine, tourmentées dans leur enfance par des Privilèges exclusifs ; quelquefois agitées par des