temporel du pauvre, à qui le royaume est promis. L’idée d’une organisation sociale où les riches veilleraient à ce que nul ne soit sans abri, sans nourriture ou sans vêtement, n’est pas proprement le but de l’Evangile, et il faut une certaine bonne volonté pour trouver que Jésus, en disant que le « Fils de l’homme n’a pas où poser sa tête [1] », souhaite à chacun le domicile que lui-même n’a pas.
La vérité historique est que la pensée d’un état social régulièrement constitué selon les principes évangéliques n’existe pas en dehors de la perspective du prochain royaume des cieux, où il n’y aura plus ni pauvres ni riches, où il ne saurait être question de propriété privée ni de propriété collective, et où la félicité divine est le bien commun de tous. Restent seulement aux croyants la possibilité, le droit, le devoir de tirer de cet idéal du royaume, comme de celui du renoncement, et du précepte de la charité, telles applications qui conviendront à un état donné de la société humaine. Ne cherchons pas querelle aux Franciscains, sous prétexte que
- ↑ MATTH. VIII, 20.