qu’il mangeait et buvait comme tout le monde ; il permet qu on lui lave les pieds et qu’on verse du parfum sur sa tête ; il laisse les gens qui croient en lui continuer leur métier et leur genre de vie ; il n’a pas organisé le petit groupe de ses disciples en ordre monastique, avec un règlement et des exercices déterminés ; plus tard, les apôtres ont proclamé que le travailleur a droit à son salaire, et ils ne sont pas séparés de leurs femmes ; enfin l’Evangile est opposé au monde uniquement en ce que son esprit consiste dans l’humilité et la confiance en Dieu, la rémission des péchés et l’amour du prochain.
Il n’est pas contestable, en fait, que Jésus a prêché l’abnégation, sans établir une discipline de renoncement. Mais la distinction absolue que l’on voudrait établir entre l’esprit de détachement et le renoncement effectif, si légitime qu’elle soit en elle-même et pour l’application présente des maximes évangéliques, ne parait pas fondée en ce qui regarde le sens historique des paroles du Sauveur.
La perspective du grand avènement explique pourquoi Jésus ne promulgue aucune prescription