son commentaire avec le sens primitif des textes évangéliques. Et ce qui est vrai pour la notion du royaume est vrai pour l’appréciation des rapports de l’Evangile avec les différents aspects de la vie humaine. Rien de plus facile à déterminer historiquement que l’attitude de Jésus à l’égard du monde, des biens terrestres, du droit humain, de la civilisation. La perspective du royaume prochain devait lui inspirer vis-à-vis de toutes ces choses une espèce de dédain, et les textes ne laissent pas le moindre doute sur ses sentiments. Mais, comme on a trouvé moyen de ramener sur lui-même et dans le présent le regard que le Sauveur portait vers l’avenir, on croit également réussir, sinon à l’intéresser positivement à la vie présente, à la question sociale, à l’ordre politique et au progrès humain, du moins à atténuer son indifférence.
On nous dit [1] que l’Évangile n’est pas une prédication de renoncement au monde, mais qu’il combat seulement les richesses, l’inquiétude pour les choses terrestres, et l’égoïsme : la preuve que Jésus n’était pas un ascète, c’est
- ↑ P. 50-56.