seconde idée un caractère absolu qu’elle n’a pas dans l’Evangile. On serait fort embarrassé de prouver, par des textes authentiques et clairs, que le royaume, don surnaturel, est un bien purement religieux, l’union avec le Dieu vivant, et l’expérience capitale d’un homme, dans la rémission de ses péchés [1]. Ici encore la grande importance que la théologie protestante attache à la notion du péché et à la justification peut rendre compte de ce qui, au point de vue de la critique historique, ne serait qu’un parti pris d’apprécier seulement dans l’Évangile ce dont on a fait soi-même le principal de la religion. Nulle part le Christ ne confond le royaume avec la rémission des péchés, qui est seulement la condition d’admissibilité au royaume. Nulle part il n’identifie le royaume avec Dieu même et sa force agissant dans le cœur des individus [2]. C’est par une exégèse très particulière que l’on trouve cette définition du royaume dans les paraboles [3]. La parabole du Semeur ne signifie
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