sa forme première et sous ses transformations successives, est une vérité. En tant que foi, cette idée s’adresse à la foi, c’est-à-dire à l’homme jugeant, avec toute son âme, la valeur de la doctrine religieuse qui lui est offerte. L’historien, comme tel, n’a pas à s’en constituer l’apologiste ni l’adversaire. Il la connaît seulement comme une idée ou une force dont il peut, jusqu’à un certain point, analyser les antécédents, la manifestation centrale et le progrès indéfini, mais dont la raison profonde et la secrète puissance ne sont pas choses qui relèvent de la simple analyse ni de la discussion critique des textes et des faits.
Il ne s’avisera pas néanmoins de nier que l’idée du Christ soit essentielle au christianisme ; car le christianisme, à toutes les époques, et dès sa première apparition dans l’Évangile de Jésus, lui apparaîtra comme établi sur la foi au Christ. Il reconnaîtra dans les paroles les plus authentiques de Jésus la substance de cette foi, à savoir la prédestination éternelle et unique du Messie, son rôle unique dans l’économie du salut et son rapport unique avec Dieu, rapport qui n’est pas fondé sur une simple connaissance