et il est ainsi devenu Christ et Seigneur [1]. Jésus a été fait Christ par la résurrection ; la preuve de sa dignité messianique est dans cette résurrection même, et la gloire dont il jouit se manifestera dans son prochain avènement. Ainsi son enseignement et ses œuvres restent encore ce qu’ils étaient dans la réalité, ce qu’ils avaient paru être à ceux qui en avaient été témoins, une introduction préliminaire au règne de Dieu, et des œuvres de miséricorde, non une attestation formelle de la présence du royaume céleste dans l’Evangile, ni un argument direct en faveur de la messianité du Sauveur.
Ce n’est pas sous cette forme primitive que la mission du Christ est présentée dans les Évangiles. La tendance naturelle de la tradition devait être et elle fut bientôt à découvrir, dans le ministère de Jésus, des traits caractéristiques et des preuves péremptoires de sa dignité messianique. La gloire du Seigneur ressuscité rejaillit sur les souvenirs de sa carrière terrestre. De là une sorte d’idéalisation et de systématisation des discours et des faits. Si les paraboles,
- ↑ ACT. II, 22-24, 36 ; X, 38-40.