L’examen critique ne démontrerait-il pas avec la même facilité que la plupart des éléments du quatrième Evangile où l'on croit reconnaître une tradition particulière ont chance d’être symboliques et de ne pas représenter des souvenirs, mais des conceptions personnelles de l’auteur ? Ce qui fait illusion à cet égard est la précision de certaines données, notamment des indications chronologiques, qui ne s’accordent pas avec les premiers Evangiles, et qui n’ont pu, à ce qu’il semble, en être extraites ni être imaginées par l’évangéliste. Ainsi l’on remarque d’abord le cadre du ministère de Jésus, qui embrasse trois pâques [1], et plus probablement quatre [2], c’est-à-dire une durée de trois ans et quelques mois, avec plusieurs séjours à Jérusalem, tandis que les Synoptiques inviteraient à penser que la prédication galiléenne aurait duré quelques mois, et la prédication hiérosolymitaine, à la fin, quelques jours seulement.
Les arguments que l’on va chercher dans les premiers Evangiles, pour corroborer la chronologie