avant de prendre les formes sous lesquelles nos évangélistes l’ont possédé. Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de Marc ?
Comme Luc déclare avoir connu plusieurs Evangiles, et que les critiques n’en peuvent vérifier que deux, Marc et les Logia, ils supposent volontiers qu’une partie au moins des matériaux qui sont propres au troisième Evangile vient d’une autre source. Rien ne prouve que ces matériaux ne viennent pas de deux sources ou d’un plus grand nombre, ou de recensions particulières des deux sources principales. La critique s’en tient à un minimum d’hypothèses, et on ne peut l’en blâmer. Il faudrait dire seulement que la réalité paraît avoir été beaucoup plus complexe que ces hypothèses. En ce qui regarde Jean, l’existence d’une tradition spéciale est un expédient aussi commode que vulgaire pour expliquer les divergences que le quatrième Evangile présente relativement aux Synoptiques.
Il est permis de penser que ces résultats du travail critique seraient assez maigres, si on ne devait les considérer comme les préliminaires indispensables d’une considération plus approfondie,