devant la raison. Le Christ qu’on nous présente n’aura eu qu’une seule idée vraie parmi beaucoup de fausses, et celles que l’on regarde comme erronées et de nulle valeur ne sont pas celles dont il a été le moins préoccupé. Si l’on vient à ne pas sentir la vérité unique dont il est dit révélateur, on n’attendra plus rien de lui. Et pour sentir cette vérité incomparable, pour la trouver plus vraie que le reste, seule vraie sans le reste, pour y voir la religion absolue, il ne suffit pas de la contempler ; il faut une sorte d’entraînement intellectuel et moral qui prépare à ne voir qu’elle et à s’en contenter. On dirait que le Dieu de M. Harnack, chassé du domaine de la nature, chassé aussi de l’histoire en tant qu’elle est matière de fait et mouvement d’idées, s’est réfugié sur les hauteurs de la conscience humaine, et n’est plus aperçu que là, de ceux qui l’aperçoivent encore. Est-il bien certain qu’on ne puisse le voir d’ailleurs, et que, si on ne le voit pas ailleurs, on le trouve là infailliblement ?
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