saints n’en procèdent pas moins l’un et l’autre de ce qu’on pourrait appeler, en toute vérité, la révélation primitive, celle qui n’a jamais été spécifiée dans un enseignement formel et que l’homme porte écrite en caractères indistincts au fond de sa conscience religieuse. L’article qui constitue à lui seul cette révélation inexpliquée, et que Jésus a manifesté dans sa personne et dans sa vie autant que dans son enseignement, mais qu’il a manifesté le premier d’une façon claire et intelligible, parce qu’il le portait réalisé en lui-même, c’est que Dieu se révèle à l’homme dans l’homme, et que l’humanité entre avec Dieu dans une société divine.
L’homme avait toujours cru cela et ne l’avait que vaguement compris. Jésus le lui a fait entendre, et l’on peut dire que, dès ce moment, l’orientation de la prière a été changée, le nuage mythologique a été dissipé, en même temps que la barrière du légalisme et de la révélation verbale était renversée. Ce qu’il y a de plus divin dans le monde n’est pas le fracas du tonnerre, ni la lumière du soleil, ni l’épanouissement de la vie sur la terre ; c’est la beauté des âmes, la pureté du cœur, la perfection de l’amour dans