c’était un sacrement honteux. Le pécheur devait s’y soumettre, s’il aspirait à la réconciliation, mais quiconque passait parla pénitence publique. et il n’y en avait pas d’autre, était disqualifié comme chrétien ; les clercs n’y étaient admis qu’en perdant leur rang, et un pénitent réconcilié ne pouvait faire partie du clergé. Le discrédit qui atteignait la pénitence s’effaça progressivement, par la multiplication des cas où on la jugeait nécessaire ; par le fait que nombre de chrétiens se soumirent, en esprit de mortification, à un genre de vie fort analogue au régime de la pénitence ; enfin parce que ce régime se transforma pour faire place à celui de la pénitence privée. Le quatrième concile de Latran (1215) consacre définitivement celui-ci et le régularise : tous les péchés mortels doivent être soumis au propre pasteur ou prêtre, une fois l’an, en vue de la communion pascale, qui est déclarée obligatoire. Le prêtre enjoindra une pénitence proportionnée aux fautes et donnera l’absolution. Dès le XIIe siècle, la pénitence suit l’absolution au lieu de la précéder, ce qui contribue à augmenter dans l’absolution le caractère de grâce et lui donne même la forme d’une
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