croyance froide et abstraite, il n’y a pas non plus de rite qui soit purement symbolique et comme l’expression matérielle d’une telle croyance ? Tout est vivant, et la foi et les rites, et le baptême et la fraction du pain : le baptême, c’est l’Esprit, et l’eucharistie, c’est le Christ. On ne spécule pas sur le signe, on ne parle pas d’efficacité physique du sacrement dans le baptême, ni de transsubstantiation dans l’eucharistie ; mais ce qu’on croit et ce qu’on dit va presque au delà de ces assertions théologiques. Le culte de cet âge primitif pourrait se définir : une sorte de réalisme spirituel qui ne connaît pas de purs symboles et qui est essentiellement sacramentel par la place qu’y tient le rite comme véhicule de l’Esprit et moyen de vie divine. Saint Paul et l’auteur du quatrième Evangile en sont témoins.
La même nécessité qui présida aux origines du culte chrétien a produit son accroissement. Le culte de l’Eglise apostolique pouvait répondre aux besoins essentiels de la société chrétienne dans tous les temps ; en sa forme particulière, il répondait aux conditions spéciales du christianisme naissant. Comme l’Eglise n’atteignit