beaucoup moins absolue au fond qu’en apparence ; il demandait la foi au royaume prochain ; mais l’idée du royaume et celle de sa proximité étaient deux symboles très simples de choses extrêmement complexes, et ceux mêmes qui y ont cru les premiers ont dû s attacher à l’esprit plus qu’à la lettre de cette promesse pour la trouver toujours vraie. Les formules dogmatiques sont dans la même condition que les paroles du Sauveur, et il n est pas démontré qu’elles soient sans objet, parce que l’on découvre, à un moment donné, que la réalité les dépasse.
La logique singulièrement défectueuse qui semble présider à la formation et à la croissance des dogmes n’a rien que de très intelligible, et l’on peut dire de régulier, pour l’historien qui considère les preuves de la croyance comme une expression de sa vitalité plutôt que comme les raisons véritables de son origine.
Rien de plus précaire, au point de vue des règles communes du raisonnement humain et de la critique des textes, que certains arguments par lesquels on a appuyé l’Evangile sur l’Ancien Testament, et le christianisme catholique