commencement, elle adapte l’Évangile à la condition perpétuellement changeante de l’intelligence et de la vie humaines.
Il n’est pas indispensable à l’autorité de la croyance qu’elle soit rigoureusement immuable dans sa représentation intellectuelle et dans son expression verbale. Une telle immutabilité n’est pas compatible avec la nature de l’esprit humain. Nos connaissances les plus certaines dans l’ordre de la nature et de la science sont toujours en mouvement, toujours relatives, toujours perfectibles. Ce n’est pas avec les éléments de la pensée humaine que l’on peut construire un édifice éternel. La vérité seule est immuable, mais non son image dans notre esprit. La foi s’adresse à la vérité immuable, à travers la formule nécessairement inadéquate, susceptible d’amélioration, conséquemment de changement. Quand Jésus disait avec solennité : « Je vous dis en vérité que, parmi ceux qui sont ici, il en est qui ne goûteront pas la mort avant de voir le Fils de l’homme venant dans son règne [1] », il émettait une proposition dogmatique
- ↑ MATTH. XVI, 28.