dans le Symbole des apôtres : « Il est descendu aux enfers, il est monté aux cieux. » Ces propositions ont été prises à la lettre pendant de longs siècles. Les générations chrétiennes se sont succédé en croyant l’enfer, le séjour des damnés, sous leurs pieds, et le ciel, le séjour des élus, au-dessus de leurs têtes. Ni la théologie savante ni même la prédication populaire ne main tiennent aujourd’hui cette localisation ; et l’on ne peut pas davantage déterminer localement le séjour de l’âme du Christ, dans l’intervalle de sa mort et de sa résurrection, ni celui de son humanité glorifiée, depuis l’ascension. Le sens proprement dogmatique de ces articles reste le même, puisque l’on enseigne toujours un rapport transitoire de l’âme du Christ avec les justes de l’ancienne Loi, et la glorification de son humanité ressuscitée. Peut-on dire néanmoins, devant la transformation subie par le sens apparent des formules, que la théologie de l’avenir ne se fera pas une idée plus spirituelle encore de leur contenu ? Il est bien vrai que l’Eglise corrige ses énoncés dogmatiques au moyen de distinctions parfois subtiles. Mais, en agissant ainsi, elle continue ce qu’elle a fait depuis le
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