cause que l’erreur de Cyprien et des rebaptisants ; de même que le baptême donné par un hérétique ne pouvait être valide, parce que l’hérétique, n’ayant pas le Saint-Esprit, ne peut le communiquer, ainsi les ordinations faites par les « traditeurs », ceux qui, durant la persécution de Dioclétien, avaient eu la faiblesse de remettre aux autorités romaines le trésor sacré des Ecritures, étaient nécessairement nulles, parce qu’un évêque « traditeur » est déchu de sa grâce et n’a pu donner ce qu’il n’avait plus. C’est dans ce milieu que devait naître le dogme de la grâce efficace. Alexandrie pouvait s’intéresser aux hypostases divines, Antioche à la constitution théandrique du Christ, Rome aux règles du gouvernement ecclésiastique ; Carthage et l’Église africaine s’intéressaient à la sainteté de l’Eglise dans ses chefs et dans ses membres. Cette façon d’entendre la religion fut définie par Augustin dans une théorie qui avait, sur le principe de Cyprien et des donatistes, l’avantage de ne pas ébranler la constitution de l’Eglise, puisqu’elle acceptait de la tradition commune et le dogme théologique et la forme de l’institution ecclésiastique.
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