débris de hiérarchie et d’organisation traditionnelle, et le catholicisme puisant sa vitalité dans l’ardeur intime de la piété, au moins autant que dans la solidité du lien hiérarchique ou la rigueur de la centralisation administrative.
Saint Augustin a contemplé l’idée chrétienne au point de vue du salut individuel, abstraction faite de la gnose cosmologique. Il ne regarde pas le salut uniquement comme fin dernière, mais d’abord dans la régénération spirituelle qui constitue sa réalité pour la vie présente. L’histoire du christianisme devient un drame psychologique : Adam et Eve étaient justes et saints ; ils avaient en eux la grâce de Dieu et le pouvoir de faire le bien, mais de telle sorte pourtant que, dans l’épreuve du fruit défendu, ils eurent la faculté d’obéir, sans que l’attrait du devoir fût nécessitant ; ils faillirent, l’attrait sensible l’ayant emporté sur la force spirituelle de la grâce, et c’en était fait de l’harmonie que Dieu avait mise dans sa créature de prédilection ; désormais la concupiscence, c’est-à-dire le péché à l’état permanent et immanent, régnait dans l’homme ; tous les fils d’Adam naissent pécheurs, parce qu’ils naissent de la concupiscence