Les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation sont associés à une idée de la rédemption que l’hellénisme a influencée ; mais ni l’idée n’est purement hellénique, ni son rapport avec les dogmes n’est si étroit que ceux-ci dépendent absolument de ridée. Si M. Harnack juge que l’Évangile ne met pas la rédemption dans l’exemption de la mort, c’est que lui-même a voulu mettre la vie éternelle dans la possession actuelle de Dieu, par la foi en sa miséricorde. Mais on a vu que cette hypothèse est fondée sur une interprétation très contestable de renseignement évangélique.
La vie éternelle, dans la prédication de Jésus n’est pas la possession de Dieu par la foi, mais la possession du royaume dans la vie à venir, la vie qui ne finit pas. L’immortalité garantie à ceux qui verront l’heure du grand avènement, et à ceux qui ressusciteront pour en jouir, est donc un élément de l’Evangile, c’est la condition nécessaire, et très explicitement formulée, de la participation au royaume de Dieu. Le don de l’immortalité n’est pas conçu encore comme un rachat, une restauration de l’humanité ; il constitue la récompense promise au juste. La