Christ consiste dans la délivrance de la mort et, en même temps, dans l’élévation à la vie divine, dans la déification de l’homme. Pour procurer ce bien à l’humanité, il faut que le rédempteur lui-même soit Dieu et qu’il devienne homme. C’est pourquoi Athanase a combattu pour la consubstantialité du Verbe et du Père, comme s’il y allait de tout le christianisme. C’est pour la même raison que l’idée d’une simple union morale entre la divinité et l’humanité du Sauveur ne put être acceptée. Les dogmes de la Trinité consubstantielle et du Dieu-homme tiennent à cette idée de la rédemption et tombent avec elle. Car cette idée n’est pas chrétienne, n’étant pas morale ; elle est à peu près sans attache avec le Christ de l’Évangile, à qui ses formules ne conviennent pas ; elle éloigne du Christ réel, dont elle ne garde pas l’image vivante, et qu’elle présente uniquement sous des « hypothèses exprimées en propositions théoriques [1] ».
M. Harnack envisage la doctrine augustinienne de la grâce au point de vue de la piété
- ↑ Pp. 142-147.