qui était chrétien. Là commencent proprement le dogme et la menace qu’il apporte avec lui pour la liberté religieuse. « Nul ne peut se sentir ni se croire chrétien, c’est-à-dire enfant de Dieu, s’il n’a d’abord soumis son expérience et sa connaissance religieuse au contrôle de la confession Ecclésiastique… Il ne deviendra jamais majeur, puisqu’il doit rester dans la dépendance du dogme, du prêtre, du culte et du Livre [1]. »
Sur ce terrain, continue notre auteur, traditionalisme, orthodoxie, intellectualisme vont ensemble. L’Évangile est devenu « une grande philosophie théo-cosmologique ou entrent toutes les matières imaginables » ; on est persuadé que « le christianisme, étant la religion absolue, doit donner réponse à toutes les questions de métaphysique, de cosmologie et d’histoire ». Deux éléments, cependant, séparent cette doctrine de la philosophie grecque : le dogme de la création, et surtout le dogme christologique. Le grand facteur de ce dogme fut une idée particulière de la rédemption, qui devint dominante au IIIe siècle, à savoir que le salut opéré par le
- ↑ P. 131.