précisément d’être contraire à l’Évangile, mais d’être irrréalisable et dangereux.
L’Evangile de Jésus n’était ni tout à fait individualiste au sens protestant, ni tout à fait ecclésiastique au sens catholique. Il s’adressait à la masse, pour constituer la libre société des élus : peut-on se faire une idée du développement de la personnalité, peut-on se faire une idée de la forme du gouvernement, dans le royaume des cieux ? C’est la vie et la durée de l’Evangile qui en ont fait un principe permanent d’éducation religieuse et morale, et une société spirituelle où le principe est mis en vigueur. Ni le principe ne tient sans la société, ni la société sans le principe. Le protestantisme et M. Harnack ne veulent garder que le principe. C’est une conception qui manque de consistance et de réalité. Le catholicisme tient pour le principe et pour la société. Les circonstances historiques ont fait que l’organisme social a paru compromettre plus ou moins le principe, et qu’il peut sembler encore le menacer en quelque façon. Mais c’est la condition de tout ce qui vit en ce monde d’être sujet à imperfection. Quelque réserve qu’il puisse faire, dans le détail, sur la manière