de l’existence et de la conscience d’être, sous les transformations perpétuelles qui sont la condition et la manifestation de la vie. Toute chicane théologique mise à part, l’Eglise catholique, en tant que société fondée sur l’Evangile, est identique au premier cercle des disciples de Jésus, si elle se sent et si elle est avec Jésus dans le même rapport que ses disciples ; s’il y a correspondance générale entre l’état actuel de son être et son état primitif ; si l’être actuel n’est que l’être primitif autrement déterminé et développé ; si ses organes actuels sont les organes primitifs grandis et fortifiés, adaptés aux fonctions de plus en plus considérables qu’ils ont eu à remplir.
C’est la durée même du christianisme qui a causé cette évolution. Si la fin du monde était arrivée dans les années qui suivirent la publication de l’Apocalypse, le développement ecclésiastique n’aurait pas eu lieu, et l’Église même aurait à peine existé. Mais le monde ne voulait pas périr ; l’Eglise a gardé sa raison d’être et la garde encore. Son histoire est celle de l’Evangile dans le monde ; et pour trouver que cette histoire n’est pas celle de la religion du