en eux-mêmes, et que le sentiment d’une foi commune ou d’un péril commun ne réunira plus dans une action commune, ainsi qu’il était arrivé pour les croisades. En fait, l’autorité du pape s’exerce de plus en plus difficilement dans l’ordre politique ; l’Eglise, riche et puissante dans chaque Etat, est minée par une croissante corruption ; il importait maintenant qu’une grande réforme se fît, pour la dégager du monde et la rendre à sa propre fin. Mais l’Eglise et l’Etat se trouvaient si intimement associés l’un à l’autre, que l’organisation indépendante du pouvoir religieux et du pouvoir politique ne put se faire sans tiraillements, sans secousses, sans déchirements. Quand on regarde les événements à distance, après avoir constaté que la papauté du XVe et du XVIe siècle a été beaucoup trop préoccupée de ses intérêts particuliers, et pas assez de la réforme toujours plus urgente, on s’aperçoit que si, par la force des choses, l’influence politique de l’Église est allée toujours baissant, le pouvoir spirituel du pape est allé toujours augmentant, et qu’il est devenu ce qu’il avait besoin d’être pour assurer la conservation de l’Église catholique au milieu
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