autres pour l’enseignement, l’organisation et la discipline. C’est toujours la même prétention, appliquée à des situations différentes. Rome ne s’arroge pas un nouveau pouvoir, ou bien il faut dire que le pouvoir n’est pas plus nouveau que la situation en vue de laquelle on le réclame. Il était nécessaire que l’Eglise devînt un gouvernement, sous peine de n’être plus ; mais le gouvernement, dans une Eglise une et universelle, ne se conçoit pas sans une autorité centrale. Un centre idéal, sans puissance réelle, comme le concevait saint Cyprien, aurait été inutile. Il fallait que les questions importantes se terminassent quelque part. Les conciles particuliers pouvaient n’avoir pas un prestige suffisant ; les conciles généraux n’auraient jamais été qu’un tribunal extraordinaire, et l’expérience montrait que ces assemblées n’étaient pas sans de très grands inconvénients. Le tribunal supérieur et permanent auquel devaient naturellement ressortir toutes les causes majeures, et qui avait mission de résoudre définitivement tous les conflits, ne pouvait être que dans l’Eglise apostolique entre toutes, qui avait la tradition de Pierre et de Paul, et dont les chefs n’hésitaient plus à se dire successeurs du prince des apôtres.
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