fondées par Rome, que pouvait l’être, à Rome même, l’idée d’une sorte de responsabilité générale pour le salut commun.
Il n’en était pas ainsi en Orient, où les Églises, qui ne devaient pas à Rome leur origine, se rattachaient moins étroitement à elle par leur tradition. L’on dirait que l’idée de l’union avec Rome, n’ayant pas été déposée dans leur première assise, n’a pu acquérir ensuite une force capable de résister aux divisions politiques et aux tendances particularistes. La translation de l’empire à Constantinople prépara le schisme, et il a été bien établi que l’Eglise grecque est, comme telle, une institution politique, dont le principe n’est nullement traditionnel [1]. Avec une autonomie plus complète qu’en Occident, avec un sentiment moins net de ce que l’évêque de Rome devait à la succession de Pierre, l’Eglise d’Orient, pendant les premiers siècles, avait gravité autour de Rome ; elle aurait continué de le faire et serait entrée de plus en plus dans l’orbite de l’Eglise apostolique, si le développement normal du gouvernement ecclésiastique
- ↑ Cf. DUCHESNE, Églises séparées, 163-227.