de la ville a contribué à l’importance du siège, mais on ne peut pas dire qu’elle l’ait créée. Il est permis de croire que la force des choses, l’expérience acquise, le fait que, sans eux, le christianisme allait à Rome, que la communauté romaine grandissait, qu’une intervention apostolique semblait nécessaire pour achever son institution et ne pas laisser, pour ainsi dire, en dehors de leur influence un point d’où celle-ci devrait plutôt rayonner, amenèrent les apôtres dans la capitale de l’empire. On peut penser aussi que, lorsqu’ils moururent, ils ne se doutaient pas qu’ils eussent légué un maître à César, ni même qu’ils eussent donné un chef suprême à l’Église. La pensée du grand avènement était trop puissante sur leur esprit, les questions de symbole et de gouvernement leur étaient trop peu familières, pour qu’ils vissent dans Rome et l’Église romaine autre chose que le centre providentiel de l’évangélisation chrétienne. Leur mort consacra ce qu’avait signifié leur présence. Nulle part ailleurs la tradition évangélique n’avait été plus solidement implantée ; nulle part ailleurs elle n’aurait pu trouver un terrain plus propice à sa conservation. Très
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