et même jusque dans les habits, on peut suivre l’influence de l’ancien empire et de ses institutions. Ce n’est pas du tout une Église comme les communautés évangéliques, ou comme les Églises nationales de l’Orient, c’est une création politique aussi considérable qu’un empire universel, parce que c’est la suite de l’empire romain. Le pape, qui s’appelle « roi » et « pontife suprême », est le successeur de César... Il gouverne un empire. Aussi bien est-ce une entreprise inutile que de l’attaquer seulement avec les armes de la polémique doctrinale... Pour cette Église, il est aussi important de gouverner que d’annoncer l’Évangile... Il ne doit pas y avoir de piété qui, avant tout, ne se soumette à cette Église papale, ne soit approuvée par elle et ne demeure dans une perpétuelle dépendance vis-à-vis d’elle... Le développement que l’Eglise a pris comme État terrestre devait logiquement la conduire jusqu’à la monarchie absolue du pape et à son infaillibilité ; car l’infaillibilité, dans une théocratie terrestre, ne signifie pas autre chose, au fond, que la souveraineté absolue dans un État ordinaire [1]. »
- ↑ Pp. 157-159.