et disparaissait à la manière des esprits ; pendant l'apparition, il était visible, palpable, et on pouvait l’entendre comme un homme à l’état naturel. Ce mélange de qualités peut-il inspirer une confiance entière à l’historien qui aborde la question sans foi préalable ? Évidemment non. L’historien réservera son adhésion, parce que la réalité objective des apparitions ne se définit pas pour lui avec une précision suffisante. L’examen critique des récits le confirmera dans son doute, parce qu’il lui sera impossible de reconstituer assez sûrement, d’après les Evangiles et saint Paul, la série des apparitions, selon leur date, avec les circonstances où elles se sont produites. Le fait des apparitions lui semblera incontestable, mais il ne pourra en préciser exactement la nature et la portée. Si on le regarde indépendamment de la foi des apôtres, le témoignage du Nouveau Testament ne fournit qu’une probabilité limitée, qui ne semblera pas proportionnée à l’importance extraordinaire de l’objet attesté. Mais n’est-il pas inévitable que toute preuve naturelle d’un fait surnaturel soit incomplète et défaillante ? La foi des apôtres n’est pas le message ; elle
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