approprié ; il l'a perçu, comme une ligne lumineuse, dans une seule idée infiniment compréhensive, l’avènement complet et définitif du règne de Dieu. Au point de vue d’une logique réelle, on ne conçoit même pas qu’il ait pu choisir un symbole mieux adapté aux conditions de son ministère et au succès de son message. L’idée messianique du royaume était la seule forme vivante sous laquelle il pût envisager, faire pressentir aux autres et assurer lui-même l’avenir de l’humanité croyante, en prenant racine dans le présent.
L’espérance du royaume était donc, dans l’Evangile, une idée simple, ou pour mieux dire, eu égard à la foi, une réalité simple. Elle apparaît maintenant, à l’historien croyant, comme le symbole concret, rudimentaire et indistinct, de ce qui advint ensuite : la foi à la résurrection du Christ, à sa présence invisible et permanente au milieu des siens, à sa glorification éternelle ; le progrès indéfini de l’Evangile dans le monde ; la régénération de l’humanité par le christianisme ; l’anticipation du royaume des cieux dans l’Eglise. Au point de vue de la foi, c’était le pressentiment certain de ce que l’on voit aujourd’